samedi 2 février 2008

Gandrange

Le dossier chaud de la sidérurgie lorraine en ce moment, c'est la suppression de 595 emplois sur le site de Gandrange annoncée pour la mi-2009.

Le Président de la République Nicolas Sarkozy va venir, pour faire bonne figure, pour la forme, puisque, dans le fond, que peut-il y faire vraiment ? Les syndicats du site vont remettre d'ici deux mois, avec l'aide d'experts, une proposition de remise à flots du site. Le plan d'investissements proposé devrait rendre au site sa compétitivité.

Mais la sidérurgie est une industrie lourdement capitalistique. Les petits fourneaux ruraux du Grand Bon en avant font partie du décor des utopies enterrées. Je n'y connais rien, mais ce redressement va se chiffrer en multiples de 100M€, non ? Comment financer ça ? Je ne pense pas que ce soit la question à laquelle Nicolas Sarkozy a prévu de répondre lundi. Entre Alzheimer et le TGV, il va montrer sa solidarité, mais sont réellement ses moyens d'action ?

Elle n'est pas claire, cette fermeture. Le site n'est plus rentable, bon, mais pourquoi ? Et pourquoi le site de Duisbourg - où le carnet de commandes sera relocalisé - saura-t-il mieux faire ? Les installations sont plus performantes là-bas ? Pourquoi ne pas avoir investi ici ? Manque de compétences ?

Difficile de faire la lumière sur cette usine - qui était rentable et citée en exemple lors de l'opération de rachat d'Arcelor par Mittal Steel. Les effectifs ont fait le yoyo, les compétences se sont diluées, les rendements se sont dégradés, les coûts de maintenance ont divergé, les investissements n'ont pas suivi. Ca paraît un peu facile à expliquer, dans un groupe qui regorge d'experts techniques et de cadres compétents, en tout cas en dehors de Gandrange. Il manque de grosses pièces à ce puzzle. Quelle était la mission assignée au directeur de ce site ? Trouver de nouveaux marchés, de nouveaux débouchés ? En réduisant l'attention portée au pilotage opérationnel du site ?

Et qu'en pense le maire d'Amnéville, déjà très excité à l'idée d'attirer de nouvelles activités nobles, génératrices d'emplois intelligents sur l'ancien site Sidelor de Rombas ? La fermeture de l'usine de Gandrange, dans le prolongement géographique, peut lui donner de nouvelles visions pour sa ville !

Un nouvel épisode de la sidérurgie lorraine s'ouvre. Le premier chapitre est plutôt inquiétant, d'un style assez froid. Les personnages les plus convaincants ne sont pas ceux qui devraient l'être.

A suivre...

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